Japon:Histoire/ Ere Edo (4)
L'ERE EDO ou le règne des Tokugawa (an 1603-an 1868)
A la mort d'Hideyoshi, son principal vassal lui succèda : Tokugawa Ieyasu. En 1603, après avoir reçu le titre de shogun, il fit du village d'Edo, où il avait établi ses quartiers généraux, la nouvelle capitale. Edo devint une grande et belle ville.
Tokugawa Ieyasu, ancienne version
Tokugawa Ieyasu, nouvelle version :-))
Chaque daimyô reçut un domaine dont il était le suzerain par l'acceptation d'un serment d'allégeance et du "bushidô" (voie du guerrier) dont l'origine remonte au 12ème siècle. C'était un code d'honneur très strict auquel s'étaient associés éthiques guerrières et principes confucéens de loyauté et d'obéissance ; il appliquait entre autres pratiques celle du "harakiri" ou "seppuku".
Harikiri
Depuis la mission évangélisatrice de saint François Xavier en 1549, le christianisme n'avait cessé de gagner du terrain. En 1580 déjà, 150.000 Japonais avaient embrassé la foi chrétienne.
Saint François Xavier
Mais bientôt, le christianisme fut jugé incompatible avec le maintien de la paix intérieure du Japon, parce que trop lié aux puissances militaires européennes. Les Tokugawa décidèrent donc de bannir la doctrine de Rome et de terribles massacres furent perpétrés, notamment à Shimabara. Les persécutions s'arrêtèrent en 1638 mais désormais, l'étranger était perçu comme un fauteur de troubles susceptible de mettre en péril la sécurité du pays.
Il fut donc décidé de couper l'archipel du reste du monde... En 1640, le pays était ainsi muré dans un total isolationnisme. Il était même interdit aux Japonais de quitter le pays sous peine de mort.
Bientôt, un art populaire vit le jour. Les Edo-ko (enfants d'Edo) vivaient de divertissements, vouant un culte véritable au plaisir et à l'éphémère, hédonisme appelé "ukiyo" (monde flottant) par les Bouddhistes. C'est à cette époque que naquirent le théâtre "kabuki" et le théâtre de marionnettes "bunraku".
Acteurs de Kabuki
Sumotôri et geisha étaient très à la mode.
Combat de Sumotôri
Geisha
L'édition de livres en tous genres (manuels scolaires, livres de cuisine...) explosa. Le "haiku", poème de 17 syllabes (5-7-5) et la technique de l'estampe apparurent.
Estampe
Haiku de Yosa Buson (1716-1783)
Le couchant du printemps
court
Sur la queue du faisan
Haiku de Matsuo Basho (1664-1694)
Les cigales se meurent
mais leur cri
n'en dit rien
La mode est aux "ukiyo-e", images du monde flottant montrant des scènes de plaisirs, et à la peinture des paysages. Les deux maîtres du genre étaient :
Hokusai (1760-1849)
Hiroshige (1797-1858)
Avec eux l'estampe devint, aux yeux du monde occidental, la plus belle illustration de l'art japonais.
Hokusai
Hiroshige
La Russie, puis les britanniques et les Français tentèrent de convaincre le Japon d'ouvrir ses portes au commerce. Peine perdue... Ce fut le Gouvernement Américain qui, manu militari, parvint à sortir l'archipel de ses deux siècles d'isolement.
En 1853, les onze Bateaux Noirs "kurofune" du Commodore Perry mouillèrent en rade de Tôkyô... Le shogunat se résolut à signer un traité commercial avec Washington, rapidement suivi par la signature de pactes bilatéraux avec L'Angleterre, la Russie, les Pays Bas...
Dès 1863, le shogunat fut miné par des rebellions internes qui se soldèrent par la restauration du pouvoir impérial... Le nouvel empereur, âgé de 15 ans, se prénommait Mutsuhito.
Le jeune Mutsuhito
Commodore Perry
Arrivée des "kurofune" au Japon